par philo.doctes (31/03/2014)
Nijinsky ne fut pas seulement un danseur prodigieux, traversé de contradictions, vivant de les éprouver, mais aussi un chorégraphe visionnaire : sa chorégraphie du Sacre du Printemps, par la mise en scène qu’elle propose du sacrifice humain, interpelle à plus d’un titre. Nous nous efforcerons dans son analyse de montrer qu’elle rencontre la thèse de René Girard sur le bouc émissaire, victime d’une violence collective et structurelle de la société humaine, selon le philosophe et anthropologue. L’influence de Nijinsky chorégraphe, attestée jusqu’au Japon, nous permettra d’ouvrir le propos sur les liens qui unissent Orient et Occident dans la création artistique, et ce, à l’encontre de l’idée heideggérienne d’une impossibilité, pour l’Occident, de rencontrer les arts scéniques japonais.